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Début février, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a reçu le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, le président du Consistoire, Joël Mergui et Bruno Fiszon, rabbin et conseiller en charge de l’abattage rituel.
Il fut question, comme on le devine, d’abattage rituel, pris en otage par la droite et l’extrême droite. Selon le site du Consistoire, Stéphane Le Foll a « adressé un message clair et ferme » en indiquant que : « la France, fidèle à ses engagements, défendra ce droit fondamental ».
Il faut saluer la vigilance des autorités juives qui manifestent régulièrement leur inquiétude et restent très attentives à la situation particulièrement délicate de l’abattage rituel. Face aux pressions des associations animalistes et, dans certains cas, islamophobes, « des représentants communautaires [...] se sont lancés dans un lobbying actif pour contrer les campagnes des défenseurs des animaux », indiquait le site juif Chiourim.org en décembre 2008.
Pendant la campagne électorale, les dérapages xénophobes et populistes contre l’abattage rituel mirent sérieusement en danger cette pratique. La situation fut si critique que le CRIF qui n’en manque pas une pour s’en prendre aux musulmans considéra nécessaire d’adopter une posture solidaire du halal. Tant que le muslim-bashing n’éclabousse pas, le CRIF le juge utile. Mais quand ça éclabousse…
De même, les autorités juives n’hésitèrent pas à exiger un rendez-vous auprès de François Fillon après que ce dernier tint des propos de comptoirs. C’est ainsi que le rabbin et le président du Consistoire passèrent un savon au Premier ministre d’alors, François Fillon.
A contrario, le CFCM alla d’humiliations en humiliations. Plus humiliant encore, Dalil Boubakeur s’excusa et promit de réformer l’islam, donnant raison aux propos de café du commerce du Premier ministre.
En rencontrant le ministre de l’Agriculture, les représentants juifs voulurent obtenir l’assurance que l’abattage rituel sera protégé, comme ce fut le cas avec Michel Alliot-Marie, Bruno Le Maire ou encore Brice Hortefeux, et plus généralement sous Nicolas Sarkozy, qui a toujours protégé l’abattage rituel, sauf lorsqu’il se désavoua pendant la campagne présidentielle.
Agacée par les propos du ministre, l’organisation animalise OABA (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs) déclare dans un communiqué que Stéphane Le Foll « ferait mieux dans le contexte actuel de défendre le droit fondamental à la liberté de conscience et à l’information des consommateurs ». A l’instar de la fondation Bardot ou de la PMAF (Protection mondiale des animaux de ferme), l’OABA mise sur l’étiquetage, non pas tant pour informer le consommateur de ce qu’il y a dans son assiette que pour l’amener à ne pas acheter toute viande issue de l’abattage rituel.