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Findus halal : lasagnes, moussakas et hachis Parmentier toujours en vente

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findus-moussaka

Le scandale a éclaté la semaine dernière outre-Manche : du cheval a été détecté dans des plats cuisinés au lieu de viande de bœuf, seule viande qui devait s’y trouver.

Findus, de Charybde en Scylla

Depuis quelques jours, la crise qui touche Findus n’est plus circonscrite au seul Royaume-Uni. Elle est européenne. La France, la Suisse, l’Allemagne ou encore la Suisse sont en effet concernés.

Prise dans une énorme tempête, la société Findus a choisi de fonder sa communication de crise autour de deux éléments de langage :

1- ce sont les autocontrôles de Findus qui ont permis de mettre au jour la supercherie ;
2- il n’y a aucun risque sanitaire, risque écarté par ailleurs la Comission européenne. « Nous ne sommes pas face à une situation de danger sanitaire », a indiqué Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire à la Santé et à la Politique des consommateurs Tonio Borg.

Après la découverte de phénylbutazone, un puissant anti-douleur, dans des carcasses de cheval envoyées en France, cette certitude pourrait voler en éclat, même si « cet anti-douleur n’a pas été détecté dans les produits de la marque Findus testés au Royaume-Uni », précisait le ministre britannique de l’Agriculture.

Cheval or not cheval ?

Sur son site Internet, Findus indique que « des contrôles ADN demandés par Findus à Comigel, l’un de ses fournisseurs, ont permis de détecter de la viande de cheval dans certains lots des produits suivants: Lasagnes bolognaises, Moussaka et Hachis Parmentier ». Or, depuis 2012, Findus commercialise ces mêmes produits estampillés « halal » par la SFCVH-mosquée de Paris. C’est ainsi que l’on trouve dans les enseignes de la grande distribution de la moussaka « halal », des tomates farcies « halal », des lasagnes à la Bolognaise « halal » et du hachis Parmentier « halal ».

Nous avons évidemment voulu savoir si ces versions « halal » avaient été aussi retirées du marché. Pour cela, nous avons contacté samedi dernier le service consommateurs de Findus au 0 800 20 50 53, qui nous a indiqué que la gamme halal n’était pas concernée par la tromperie qui défraie la chronique ces derniers jours. Cette gamme serait fabriquée dans un autre site que ceux incriminés.

Quid de la certification halal ?

Pour autant, il faut rappeler que les produits prétendument halal Findus sont certifiés par la SFCVH-mosquée de Paris, un organisme de certification qui certifie halal des produits sans qu’il n’y ait, sur l’ensemble des sites, de contrôles indépendants, systématiques et permanents. Ajoutons que la SFCVH-mosquée de Paris, comme l’ACMIF-mosquée d’Evry, laisse le soin à ses partenaires industriels de juger en leur âme et conscience ce qui est halal ou non. Cette liberté donnée aux partenaires industriels fit dire à Bernard Godard, ancien RG et consultant auprès du ministère de l’Intérieur sur les questions liées à l’islam, ce qui suit :

« Selon Bernard Godard, consultant sur les questions liées à I’islam auprès du ministère de I’Intérieur, 70 % du marché est certifié par des organismes liés aux mosquées de Paris et d’Évry (autorisées a délivrer la carte de sacrificateur depuis 1994, comme celle de Lyon) : « Ces dernières réalisent des audits. On n’est donc pas dans une vérification systématique. Des produits non halal peuvent entrer dans la composition des produits. SFCVH-Mosquée de Paris regroupe une dizaine de personnes sous contrat avec des fournisseurs pour la cession de documents de certification, qui peuvent être signés par des non-musulmans. Ces certifications ne sont donc pas très sérieuses. Celle de Lyon l’est davantage. En revanche, on ne peut pas douter du sérieux d’AVS. Ces mosquées ne sont pas à la hauteur des volumes en jeu. Face aux grandes enseignes, elles n’ont pas la capacité de négocier. »

SFCVH Bernard Godard

Source : CB News, « Halal : un marketing de mauvaise foi », Warda Mohamed, septembre 2010

Vous lisez bien. Bernard Godard affirmait que des produits non halal peuvent entrer dans la composition des produits certifiés par la mosquée de Paris ou la mosquée d’Evry, précisément parce que la vérification n’est pas « systématique », comme nous le répétons depuis des années. Ces dernières n’ont ni contredit ni attaqué en justice M. Godard pour des propos qu’elles auraient pu juger diffamatoires.

Findus halal

En 2011, Herta a cessé toute collaboration avec l’organisme de certification SFCVH-mosquée de Paris en mettant fin à sa branche halal. L’année d’après, en 2012, Zakia halal a remplacé la SFCVH-mosquée de Paris par l’ARGML-mosquée de Lyon et Quick choisit de ne plus travailler ni avec la SFCVH-mosquée de Paris ni avec l’ACMIF-mosquée d’Evry. A contrario, Fleury Michon continue, comme Carrefour ou Reghalal (groupe LDC), à faire l’autruche. Jusqu’à quand ?


De l’incurie du CFCM au scandale de la viande de cheval

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viande de cheval Viande de cheval – Crédit : bokchoi & snowpea

Halalgate. Voilà qui ne manque pas de piquant. L’affaire prêterait à rire si elle n’était pas symptomatique du peu de considération qu’a le CFCM pour les musulmans qu’il est censé représenter.

Le CFCM indifférent au halalgate

Voilà des années que les scandales liés à la fraude généralisée sur le marché du halal se succèdent, sans que le CFCM n’ait réellement daigné s’en préoccuper. L’instance qu’on a imposé aux musulmans de France a tout au plus tenté de mettre en place une charte halal, morte-née avant même d’avoir été achevée : aucune des composantes du CFCM ne tenait à perdre son bout de gras halal. Les intérêts partisans ont eu raison de la nécessité de s’entendre sur un texte qui aurait pu permettre un début d’assainissement d’un marché vérolé.

Lire
- Charte halal : le CFCM sort de son silence

- L’UOIF torpille la charte halal

Avant même d’être une question de sous, le halal, au sein du CFCM, au sein de l’islam consulaire dont il est le principal avatar, est une question politique, une question d’influence politique. Derrière l’organisme de certification ACMIF-mosquée d’Evry, il y a le RMF (Rassemblement des musulmans de France) qui dépend du Maroc. Derrière la SFCVH-mosquée de Paris, il y a la fédération de la grande mosquée de Paris et donc l’Algérie. Et puis entre les deux il y a l’UOIF, qui, bien que relativement indépendant de toute influence étrangère, prêche pour sa propre paroisse et se soucie des musulmans en fonction de son propre agenda. Tous se détestent cordialement, mais aucun ne veut céder le moindre centimètre carré à l’autre, sauf s’il y a une contrepartie. On ne le répètera jamais assez : ni le CFCM ni ses composantes ne portent la cause des musulmans de France.

Un communiqué bien maladroit

Voilà donc, disions-nous, qui ne manque pas de piquant. Le CFCM dans un communiqué envoyé cet après-midi à la presse dit apprendre « avec stupeur » que Jan Fasen, le trader néerlandais au cœur du Findusgate, « a été également impliqué dans la vente de fausse viande halal ». Et le communiqué de préciser que, « selon la même information, cet affairiste a été condamné en janvier 2012 par le tribunal de Breda (Pays-Bas) pour avoir vendu entre 2007 et 2009 de la viande de cheval qu’il faisait passer pour de la viande de boeuf halal à des grossistes et des industriels européens, notamment français dont les identités n’ont pas été divulguées ». Soit.

C’est surtout ce qui suit qui ne manque pas de piquant : « Le CFCM s’étonne et déplore que ces faits n’aient pas été portés à la connaissance des consommateurs à l’époque et demande par conséquent aux autorités compétentes de divulguer les noms des industriels qui seraient impliqués dans ce scandale. »

Étonnement qui sonne comme aveu. Si le CFCM avait à cœur que le halalgate, qu’il cautionne par son silence et son inaction, cesse, le communiqué aurait une toute autre tonalité. Pourquoi ? Pour la bonne et simple raison qu’il y a plus d’un an, le 8 décembre 2011, Tawfik, entrepreneur et fondateur du site Islamic Events, publiait ici-même, sur Al-Kanz.org, un article consacré à ce professionnel indélicat. Cliquez sur la capture d’écran suivante pour accéder à l’article.

Jan Fasen - arnaque halal
Halal : le bœuf était du cheval

La lourde responsabilité du CFCM

Si le CFCM jouait véritablement le rôle qui lui incombe, si les autorités françaises ne fermaient pas les yeux sur les agissements délictueux des margoulins qui abîment le marché du halal, on peut penser que Jan Fasen aurait été blacklisté par l’administration française, à l’instar des mesures prises par la Malaisie après qu’une délégation officielle, venue contrôler les sites d’abattage néerlandais, a découvert le pot-aux-roses.

Jan Fasen, au centre selon toute vraisemblance de cette gigantesque fraude, avait été repéré et condamné par un pays européen, les Pays-Bas. En veillant scrupuleusement au respect du halal, le CFCM aurait pu remplir son rôle de vigie et, alors, avertir les autorités françaises des méfaits de ce trader, dont les agissements vont détruire des emplois, créer de la misère – on voit mal comment une société comme Spanghero va pouvoir se relever, sans parler de Findus — et plus généralement nuire considérablement à la filière viande. Comme nous l’écrivions encore ce matin, une entreprise qui ferme, ce sont des employés qui se retrouvent au chômage, la précarité pour de nombreuses familles et parfois la mort de plusieurs entreprises de moindre envergure qui dépendaient directement de la grande entreprise qui ferme.

Enfin, le CFCM conclut son communiqué en indiquant entamer « dés aujourd’hui les démarches nécessaires pour que cette demande puisse aboutir rapidement ». Cette instance, qui va d’humiliations en humiliations, cette coquille vide, qui choisit le silence quand toute la presse s’empare d’une affaire de faux halal ou dans le meilleur des cas s’efface dans rodomontades qui en disent long sur l’intérêt qu’il porte au bien commun, ce CFCM serait bien inspiré de faire profil bas. Sa responsabilité est lourde.

Des entreprises françaises impliquées

Paris-Match précisait hier que deux sociétés françaises sont concernés par la fraude qui a valu à Jan Fasen d’être condamné à la prison.

Bien que Benoit Hamon et Stéphane Le Foll, respectivement ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire et ministre de l’Agriculture, multiplient les interventions médiatiques pour assurer les consommateurs qu’ils mettent tout en oeuvre pour faire toute la lumière sur ce scandale d’envergure européenne, rien ne dit que s’agissant du volet halal les choses avanceront.

Depuis des années les plus grandes sociétés de viande fraudent sciemment avec la complicité d’organismes de certification sans que cela ne gêne grand-monde. On peut penser que le pouvoir socialiste ne fera pas mieux que les autorités du pays sous la droite. Sauf à considérer que cette fois, sur le marché du halal et plus généralement dans la filière viande, le changement, c’est définitivement maintenant.

AVS retire son estampille d’Isla Délice

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AVS page d'accueil

Depuis le 1er janvier 2013, les produits de la marque Isla Délice ne sont plus contrôlés ni certifiés par l’association AVS (A votre service), mais par l’association ARGML (association rituelle de la grande mosquée de Lyon).

Sur son site, AVS a mis en place une animation qui apparaît sitôt l’internaute arrivé sur la page d’accueil.

On y voit une main retirer l’estampille AVS de l’emballage d’un produit Isla Délice. L’image est claire, et forte.

AVS retire son estampille d'Isla Délice
Capture d’écran du site AVS.fr

Du côté d’Isla Délice, le site Internet est mis aussi à profit pour communiquer sur la certification de l’ARGML. Après avoir quitté AVS, Isla Délice doit réussir à convaincre ses clients, dont nombre sont très fidèles, que le changement de certificateur est sans conséquence sur le caractère halal des produits de la marque. D’où la fenêtre qui apparaît en page d’accueil et la garantie d’une traçabilité « irréprochable ». Les nouveaux partenaires, Isla Délice et ARGML-mosquée de Lyon tiennent à ce que les consommateurs comprennent : « pourquoi la certification ARGML garantit une traçabilité halal irréprochable ».

AVS retire son estampille d'Isla Délice
Capture d’écran du site Isladelice.fr

Et vous, un mois et demi après le divorce, consommez-vous toujours les produits Isla Délice ou non ?

Halal : lourdes pertes pour Socopa

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Halal : Socopa perd Casino
Une du Progrès de Lyon, mars 2012

Depuis bientôt deux ans, les clients de l’enseigne Casino ne trouvent plus de produits carnés de la marque Socopa, filiale du géant Bigard. Et pour cause, le groupe stéphanois a supprimé toutes les références prétendument halal de cette société spécialisée dans le commerce de viande.


Produits retirés de tous les magasins du groupe Casino.

Pourquoi ? Parce que Socopa ne respectait pas le cahier des charges du groupe Casino en matière de halal. En d’autres termes, pour Casino les viandes dites « halal » vendues par Socopa ne l’étaient pas. Plutôt que de fermer les yeux comme c’est le cas de Carrefour, Fleury Michon et d’autres encore, Casino a tout simplement cessé la commercialisation desdits produits.

L’approvisionnement en viande Socopa devait reprendre une fois les correctifs appliqués. Il suffisait simplement à Socopa de se mettre aux normes, de corriger les quelques défaillances pointées par Casino et tout rentrait dans l’ordre. Alors que la filière viande est en souffrance depuis plusieurs années et que le halal, notamment sur le marché bovin, constitue un relais de croissance non négligeable, Socopa s’est entêté. Aujourd’hui, la filiale de Bigard ne commercialise toujours pas ses produits prétendument « halal » chez Casino.

Halal solde socopa

Plus grave encore, après une année noire en 2011, l’année 2012 n’a pas permis à Socopa de se relever. Avec un recul du chiffre d’affaires sur le halal de 20 % en 2011, recul confirmé en 2012, Socopa essuie de très lourdes pertes. Plus préoccupant encore, les promotions massives et récurrentes de ces deux dernières années n’ont pas permis à Socopa d’éviter cette dégringolade.

Socopa a les moyens de conquérir le marché des consommateurs musulmans. Mais tant qu’il était aisé et sans risques de produire du halal par-dessus la viande, l’entreprise s’est contentée de solliciter l’estampille de l’ACMIF-mosquée d’Evry, qui n’emploie aucun contrôleur qui pourrait sur place veiller au respect des exigences du halal. Seule initiative appliquée : Socopa a licencié en novembre dernier la responsable halal du groupe. Quatre mois plus tard, Socopa n’inspire toujours pas confiance.

Labeyrie halal : la gamme débaptisée

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Quand, au dernier trimestre 2007, la fachosphère s’en prend à Labeyrie à qui elle reproche de commercialiser des produits halal, le producteur de foie gras décide de faire profil bas.

Alors qu’il était possible jusqu’alors de consulter la gamme halal sur son site Internet, les attaques racistes de quelques internautes d’extrême droite, relayées et encouragées par feu France-Echos, amèneront Labeyrie à supprimer les produits halal du site.

Voici la page consacrée aux produits Labeyrie halal telle qu’elle était avant que la société ne soit prise à parti par des internautes d’extrême droite et islamophobes.

Labeyrie halal hallal foie gras

Voilà la même page consacrée aux produits Labeyrie halal après modification. Les produits halal ont disparu.

Labeyrie halal hallal foie gras

A l’époque, nous pensions alors que Labeyrie avait renoncé à commercialiser cette gamme halal. Mais, un tour dans les rayons halal d’un hypermarché Carrefour nous permit de constater que la disparition n’était que virtuelle. Le foie gras était toujours en vente, comme en témoigne la photo ci-dessous.

Labeyrie halal

Des années s’écoulèrent sans que la fachosphère ne revienne à la charge. En 2012, rebelote. Quelques excités découvrent que Labeyrie propose une gamme halal. C’est reparti comme en quarante, non sans une bonne dose d’intox, puisque la rumeur raciste voulut que l’ensemble des foies gras de Labeyrie étaient halal. Le site spécialisé en hoax (rumeurs), le célèbre hoaxbuster, consacra en septembre 2012 un article à ce sujet (lire : Mauvaise foi(e) ?).

2012, c’est aussi l’année où le fois gras Labeyrie a décidé de retirer son nom de sa gamme de foie gras halal. Continuer de vendre du foie gras halal sans compromettre la marque elle-même, c’est semble-t-il ce que Labeyrie a décidé de faire. Désormais, le foie gras est commercialisé sous la nouvelle marque de Labeyrie « le marquis d’Alezac ».

Labeyrie halal

On peut penser que la décision de renommer la gamme halal vise à préserver la marque des attaques récurrentes, notamment, de la fachosphère. En France, associer sa marque au halal, c’est aller au-devant de difficultés que Labeyrie semble désormais vouloir éviter.

Un foie gras même halal est problématique

Le foie gras est toujours certifié halal par l’ARGML-mosquée de Lyon, qui comme l’ACMIF-mosque d’Evry et la SFCVH-mosquée de Paris certifient du foie gras prétendument halal.

Petit rappel en vidéo sur la fabrication du foie gras en Espagne.

Si le foie gras halal vous scandalise, il faut le faire savoir aux organismes de certification :
- Contactez la SFCVH : SFCVH page contact,
- Contactez l’ACMIF : ACMIF – page contact ou contact@mosquee-evry.fr
- Contactez l’ARGML : ARMLG – page contact

De « non halal »à « non rituel » : Carré de boeuf corrige le tir

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En mai 2012, peu après la polémique électoraliste initiée et entretenue par l’extrême droite et l’UMP de Nicolas Sarkozy, le très élégant site de viande en ligne, Carré de bœuf, précisait dans la page consacrée à l’origine des viandes qu’il commercialise qu’elles étaient non halal.

Carré de bœuf halal
Capture d’écran du site Carré de bœuf – mai 2012

Le site s’est refait récemment une beauté. Mieux inspirés, les responsables du site ont remplacé la mention douteuse « non halal » par une autre mention « non rituel ». Désormais, on peut lire sur le site que « l’abattage des animaux est réalisé selon des méthodes traditionnelles strictes (non rituel) ».

La correction est heureuse, même si elle demeure insuffisante, en ce que les termes choisis laissent entendre que l’abattage rituel n’est pas strict, contrairement aux « méthodes traditionnelles » qui le seraient.

Carré de boeuf corrige le tir
Capture d’écran du site Carré de bœuf – février 2013

Ce qui pose problème pour les anti-abattage rituel n’est pas tant le caractère sacré de l’abattage que l’absence d’étourdissement. C’est pourquoi il serait plus pertinent et moins stigmatisant de préférer « abattu avec étourdissement préalable » à « non rituel », « non halal » ou « non casher ».

Gageons que Carré de bœuf saisira la nuance et procèdera à une modification.

Marché du halal : de quoi les 5,5 milliards sont-ils le nom ?

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En 2011, Mai Lam Nguyen-Conan, consultante en marketing, publiait aux éditions Michalon un ouvrage intitulé Le Marché de l’ethnique, un modèle d’intégration ?

Le marché de l'éthnique - Mai Lam Nguyen-Conan

Page 140, M. L. Nguyen-Conan aborde une question trop peu discutée, en l’espèce celle des chiffres – répétés à l’envi dans la presse — du marché du halal.

Comme c’est le cas avec les statistiques ethniques, interdites en France, les chiffres du halal (au sens alimentaire du terme) font l’objet de bien des accaparements.

Il suffit de relire le bref récapitulatif que nous établissions en janvier 2010 pour se rendre compte qu’il y a un problème. On compte autant d’estimations que de « spécialistes » du halal. Deux raisons à cela :

1) l’interdiction d’élaborer des statistiques ethniques empêche de déterminer très précisément à combien s’élève le marché du halal ;
2) la paresse – ou l’empressement, c’est selon – des journalistes qui se contentent soit de prendre pour argent comptant les communiqués de presse émanant de sociétés qui fournissent ces chiffres, soit de piocher dans la presse les rares éléments chiffrés qu’ils trouveront. C’est ainsi que des chiffres élaborés sans que l’on comprenne la méthode utilisée font autorité.

Pour qui sont ces chiffres ?

Nous avons consacré plusieurs articles à la question du poids du marché du halal en termes de chiffres. En voici quelques-uns.

Marché du halal : des chiffres farfelus
Marché du halal : 1 400 euros le PDF. Si seulement
Xerfi au Salon du halal : audace ou inconscience ?
Chérie, j’ai rétréci les musulmans (et le business du halal)
Marché du halal : Xerfi remet ça

Or, il y aurait beaucoup à dire sur les chiffres avancés dans la presse : de quoi parle-t-on quand on parle de « marché du halal » ? s’agit-il du marché de l’alimentaire ou le marché des consommateurs musulmans ? Dans l’alimentaire évoque-t-on ce qui a trait au carné ou à l’ensemble des produits que l’on retrouve le plus souvent dans les rayons orientaux des hypermarchés (semoule, dattes, etc.) ? Du ketchup commercialisé par Nawhal’s, leader de la sauce, présent dans la quasi-totalité des fast-foods halal, relève-t-il du halal ou non ? les casseroles vendues par Carrefour pendant le mois de ramadan doivent-elles être prises en compte ou non ? Bref, à quoi correspondent les milliards que la presse ressasse sans les interroger.

En discutant, sans prétention, les chiffres du halal, M. L. Nguyen-Conan invite le lecteur à prendre du recul et à s’interroger sur la nature même des chiffres avancés ; ce faisant, elle jette un pavé dans une mare qu’il convient d’assécher.

Une révolution orchestrée

Je ne connais pas bien la symbolique du chiffre 5, mais j’ai été interpellée par la redondance de deux chiffres constamment diffusés dans les médias depuis le dernier ramadan qui m’a amenée à souvent les confondre : 5,5 millions de musulmans (selon le ministère de l’Intérieur) d’un côté et un marché du halal estimé à 5,5 milliards d’euros de l’autre (selon le cabinet de conseil Solis).

Étrange parallèle, coïncidence, ou outil mnémonique servant à faire passer un message plus rapidement, quitte à ce que ce message ne soit guère fondé ? Le premier chiffre, plus exactement cité comme « entre 5 et 6 millions », émane depuis plusieurs années du ministère de l’Intérieur et a été repris par l’ensemble des médias cet été, sans questionnement aucun, en occultant totalement les houleux débats qu’il avait suscités et que l’étude de Michèle Tribalat 118 avait dénoncés déjà en 2003.

Ce chiffre est-il largement surestimé ? Doit-on plutôt se baser sur celui de 3,7 millions proposé par M. Tribalat ou celui de 3,5 millions issu du Pew Research Center et repris par Florence Bergeaud-Blackler et Bruno Bernard dans leur livre sur le halal 119 ? Quoi qu’il en soit, derrière ce chiffre et parce qu’aucun média ne l’a questionné lors du dernier ramadan, un certain nombre d’idées reçues ont été véhiculées et renforcées :
• Idée reçue no 1 : tous les Arabes ou Maghrébins sont musulmans ;
• Idée reçue no 2 : les musulmans en France sont arabes ;
• Idée reçue no 3 : être musulman, c’est être nécessairement pratiquant 120 ;
• Idée reçue no 4 : tous les musulmans pratiquent le ramadan ;
• Idée reçue no 5 : tous les musulmans mangent halal ;
Idée reçue no 6 : seuls les musulmans mangent halal.

En devenant cible marketing valorisée et de poids, dans une société comme la France qui n’a pas pour habitude de donner des chiffres officiels sur les pratiques religieuses ou les appartenances ethniques, le musulman a été confondu et amalgamé avec les figures de rejet que sont l’Arabe et le Maghrébin, étant dès lors doublement associé aux idées de « menace », de « repli » ou d’« enfermement identitaire ». Le grand public perçoit finalement le musulman comme le même « Arabe », « celui que l’on avait rejeté, mais qui nous revient jeune, barbu et costumé, plus aigri et déterminé que jamais à nous imposer sa loi ».

Il est important de noter cet amalgame fait en France entre « arabe », « maghrébin » et « musulman ». Par leur poids numérique, les musulmans d’origine maghrébine font oublier les autres musulmans d’Afrique ou ceux de Turquie présents sur le sol français. Cet amalgame fait oublier que la France n’est pas le pays de l’Union européenne ayant la plus forte concentration de musulmans sur son sol, comme l’attestent les chiffres du Pew Center 121. Il fait oublier que la Russie compte plus de 16 millions de musulmans. Ils font oublier aussi à bon nombre de Français la domination de l’Islam asiatique (près de 20 %) au sein de la population musulmane dans le monde. Ce chiffre de 5 à 6 millions de musulmans est devenu le chiffre officiel, chiffre contestable sûrement mais qui reste érigé comme la référence.

On n’a guère plus discuté le chiffre de 5,5 milliards d’euros d’un marché du halal – chiffre d’affaires incluant seulement les catégories de la viande, des plats surgelés, de la charcuterie et de la restauration hors domicile – suivant l’estimation du cabinet Solis et repris comme étendard du nouvel eldorado à conquérir.

Certes, c’est en gonflant les chiffres qu’on attire les investisseurs, personne n’est dupe, mais personne ne s’est interrogé sur l’exactitude et la pertinence de ce chiffre. Or en se basant sur une estimation haute de 5,5 millions de musulmans, et en supposant que tous les musulmans consomment du halal (un des grotesques raccourcis), on arriverait à un chiffre d’affaires par musulman en France estimé à 1 000 euros par an, à savoir 83 euros par mois. Les foyers français étant composés en moyenne de 2,3 personnes, sans abuser des stéréotypes sur l’image de la « smala musulmane », on pourrait, au regard de ce chiffre, penser que chaque famille musulmane de 4 personnes contribuerait en moyenne à 332 euros par mois sur ces 4 lignes de produits 122 seulement, qui ne sont qu’une partie du secteur alimentaire. Sachant que ces produits ne constituent que 20 % des dépenses alimentaires des Français, et que les dépenses alimentaires, toutes catégories comprises (avec la boisson), ne représentent en moyenne que 10 % des dépenses totales du foyer, on pourrait, avec ce chiffre, estimer qu’une famille musulmane de 4 personnes en France aurait un pouvoir d’achat moyen, sur cette base, de 16 662 euros par mois…

Les chiffres des panels distributeurs 123 que nous avons consultés (au travers des sorties de caisse d’un échantillon de magasins en France) estiment la valeur du marché par habitant en France sur un périmètre semblable (incluant les produits à base de porc) à 200 euros seulement, donc 5 fois inférieure au chiffre de 1 000 euros par an avancé par le cabinet Solis !

Les musulmans sont de gros consommateurs de viande nous disait-on, mais je crois qu’en la matière, cette inflation de chiffres a eu pour but de stimuler l’offre, de l’étoffer et de mieux l’organiser. Ce qui en somme est le propre même de l’économie.

La symbolique du chiffre 5 c’est bien d’être le chiffre du milieu par excellence. Dire 5, c’est comme dire 1 sur 2, la division parfaite et juste, la bonne frontière, ce fameux « eux et nous » qui revient, nourrissant et renforçant les préjugés. On voit des musulmans partout et on voit du halal partout. Ils ne sont que 5,5 millions aujourd’hui, mais gare à ce qu’ils n’atteignent le chiffre de 6. On pourrait croire qu’avec 6 c’est l’invasion
assurée, le déséquilibre garanti, alors qu’avec 5 ou 5,5 on garde un minimum de sentiment de maîtrise.

5,5 millions de musulmans ; 5,5 milliards de chiffre d’affaires pour le halal. Avec ce sésame, comme avec un code, la France est entrée dans l’ère du marketing ethnique, sur le modèle américain : des entreprises dominées par les Blancs qui cherchent à exploiter les besoins identitaires d’une minorité, qui elle-même va monnayer en retour ses atouts, tout en définissant, le long du chemin, cette identité nouvellement acquise et la rediffuser, comme si elle avait « toujours été là ».

Mai Lam Nguyen-Conan, Le Marché de l’ethnique, un modèle d’intégration ?, éditions Michalon, pp. 140-145

Ce ne sont pas tant les 5,5 milliards avancés que le flou autour des méthodes utilisées pour arriver à de tels chiffres ; méthodes qu’il serait intéressant de connaître, tant les incohérences sont nombreuses.
Cela dit, 4, 5 ou 10 milliards d’euros, il n’y a pas grand intérêt à connaître précisément le poids du marché du halal, sauf quand, comme c’est le cas dans les grands comptes de l’agro-alimentaire ou de la grande distribution, on ne prend des décisions qu’à partir d’un fichier Excel. Le marché du halal, ou plus justement des consommateurs musulmans, est suffisamment important pour s’y intéresser et y investir.

#DansLesRestauCashers, dans les restaurants casher

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#DansLesRestauCashers. Voilà un hashtag, lancé sur Twitter, il y a quelques minutes. Des internautes juifs ironisent, non sans humour, et partagent leur expérience dans des restaurants casher. C’est léger et rigolo. Le prix des repas est ce qui revient le plus souvent, mais pas seulement. De quoi relativiser ce que l’on peut lire ou entendre à propos du halal. Florilège.









Pour lire l’intégralité des tweets avec ce hastag, cliquez sur le lien suivant : #DansLesRestauCashers.


Porc dans des produits halal : le ministre confirme les poursuites

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Début février, l’agence alimentaire britannique, la Food Standards Agency, confirmait la présence de porc dans des desserts salés estampillés halal distribués dans les prisons d’Angleterre et du Pays de Galles. « Absolument inacceptable », condamna fermement Jeremy Wright, ministre britannique de la Justice.

Après la suspension immédiate du fournisseur, les autorités du pays diligentèrent une enquête pour trouver les responsables et les traduire en justice.

Confirmant le dépôt d’un « petit nombre de plaintes », Jeremy Wright réitéra sa détermination à mener les poursuites à terme. Interrogé par Sadiq Khan, député du parti travailliste, le ministre indiqua que chaque plainte sera examinée avec le soin qu’elle demande et, le cas échant, la fermeté qu’il se doit.

Prisons: Food

Sadiq Khan: To ask the Secretary of State for Justice what assessment he made of whether his Department will be open to compensation claims from those prisoners possibly affected by contaminated halal meat in prison food. [143531]

Jeremy Wright: The Ministry of Justice has received a small number of civil litigation claims following the discovery of contaminated halal food. Each claim will be considered on its merits and robustly defended where appropriate.

Source : Site du parlement britannique

Halalgate : comment amener votre hypermarché à supprimer le faux halal

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Carrefour halal SFCVH

Rediffusion du 18 mai 2010. Très régulièrement, des internautes nous interpellent : comment faire pour que la situation catastrophique du halal en France change. Que puis-je moi simple consommateur faire pour agir et apporter ma petite contribution ? C’est là une question récurrente qui nous est posée. Avec le scandale de la viande de cheval dans des plats préparés à base de boeuf, nombre de consommateurs s’interrogent sur la façon de faire cesser les pratiques frauduleuses.

Ibn Muhammad, lecteur d’Al-Kanz et ancien cadre chez un grand de la distribution, nous livre ici un mode d’emploi redoutablement efficace pour inciter les grandes surfaces à vendre les produits de votre choix. Plus d’excuses pour ne rien faire.

Le halal comme vous le savez, est aujourd’hui un marché en pleine expansion qui attire tous les acteurs (agroalimentaire, opérateur de certification, enseigne de distribution…) du plus sérieux au moins scrupuleux. Quand vous faites vos courses dans les enseignes de distribution, il vous arrive parfois de ne pas trouver les marques que vous consommez habituellement, sachez que vous pouvez agir pour les obtenir. Simplement et rapidement.

Première étape : la prise contact

Le rayon frais de votre magasin est géré par un manager que vous pouvez solliciter au point info (ou l’accueil). Faites-lui part de vive voix de vos attentes et de vos besoins en matière de produits halal. S’il n’est pas disponible, demandez le chef de secteur alimentaire. C’est le supérieur hiérarchique du manager de rayon. Il est consulté lors des prises de décisions en matière de référencement et déréférencement de produits. Lors de cet exercice, insistez sur le fait que vous êtes un(e) client(e) fidèle du magasin et que beaucoup de personnes de votre entourage attendent ces produits avec impatience.

Deuxième étape : le suivi et la réclamation

Vous vous êtes entretenu avec le manager de rayon et/ou le chef de secteur et depuis vous n’avez toujours pas vos produits dans les rayons. Sachez que vous disposez à l’accueil du magasin de fiches de réclamation. Elles permettent, comme leur nom l’indique, de faire des réclamations. Demandez-en une et adressez-la au directeur du magasin en expliquant pourquoi aujourd’hui vous faites appel à lui. Vous avez, quelques jours plus tôt, déjà rencontré le manager du rayon et/ou le chef de secteur, mais depuis c’est silence radio.

Sur cette fiche de réclamation, indiquez que vous êtes client(e)s et si vous avez un numéro de carte de fidélité n’hésitez pas à le mentionner sur la fiche. Faites par ailleurs savoir que vous êtes un client actif, c’est-à-dire que vous n’hésiterez pas à vous diriger vers un magasin concurrent pour trouver tous vos produits même si vous devez faire plus de route.

Dernier point : invitez vos proches, vos amis et ceux qui fréquentent comme vous votre magasin, à vous emboîter le pas. Le nombre de réclamation est important : au de quelques fiches reçues, la direction se mobilisera pour satisfaire vos demandes.

Note d’Al-Kanz : profitons-en pour demander des produits de qualité et véritablement halal. Plus nous les plébisciterons, plus les grandes surfaces leur feront la part belle au détriment de ces autres marques, qui n’ont de halal que la mention sur l’étiquette.

Halal selon la mosquée de Paris : l’incroyable aveu de Dalil Boubakeur

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dalil boubakeur halal
Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris

Le reportage est passé presque inaperçu. A la veille du mois de ramadan dernier, la chaîne de télévision publique France 2 consacre un reportage au marché du halal, de la viande halal. L’angle choisi par les journalistes fut celui de la certification.

Un privilège obsolète

Rappelons brièvement qu’en France seules les mosquées de Paris, d’Évry et de Lyon sont habilitées à délivrer des cartes de sacrificateurs comme une préfecture délivre des permis de conduire. Pourquoi ces trois mosquées et aucune autre ? Parce que les autorités françaises l’ont décidé ainsi. Ces trois mosquées n’ont pas plus de légitimité à délivrer ces cartes que d’autres mosquées. Elles ont ce privilège, car l’ancien ministre Charles Pasqua a décidé d’octroyer ce pouvoir à la mosquée de Paris en 1994, puis deux ans plus tard aux deux autres mosquées pas contentes que seule la mosquée de Paris soit chouchoutée par le ministère de l’Intérieur. Depuis, rien n’a changé et rien ne changera tant que l’islam de France sera cet islam des consulats (principalement marocain et algérien), dont le CFCM est l’incarnation.

L’enfumage des industriels

Carrefour, Reghalal ou encore récemment Quick, avant de quitter les mosquées de Paris et d’Évry pour la mosquée de Lyon, n’ont de cesse d’évoquer un prétendu agrément reconnu par l’État, qui garantirait que leurs produits sont bien halal. Or, cet « agrément » ne concerne en rien le caractère halal des produits. Il s’agit uniquement d’une habilitation à délivrer des cartes de sacrificateurs et non une garantie sur le respect du halal.

Plus concrètement, le sacrificateur, dans un abattoir, est chargé d’abattre les bêtes. Il ne certifie pas ni ne contrôle les viandes issues des bêtes qu’il abat. Son travail consiste à pratiquer l’abattage rituel. Dans l’abattoir, il reste à son poste et ne suit jamais le circuit de la carcasse qui finira en morceaux. Cette tâche est dévolue aux contrôleurs, qui eux ne sont pas sacrificateurs. Ce qui leur incombe, c’est de ne jamais quitter de l’œil la carcasse et de prendre soin qu’elle ne soit d’aucune manière avec de la matière non halal.

En évoquant cet agrément qui n’existe pas, ces grandes entreprises trompent les consommateurs. Le service consommateurs de Carrefour par exemple indique à qui les contacte que « tous les produits halal commercialisés sous la marque Carrefour sont certifiés par l’une des mosquées agréées par les pouvoirs publics (Grande Mosquée de Paris, d’Évry et de Lyon) ». Le non-initié n’y voit que du feu. C’est évidemment volontaire de la part du numéro 2 mondial de la grande distribution. Pour convaincre les consommateurs, Carrefour mise sur la confusion.

Si Carrefour, comme Reghalal qui joue aussi sur la confusion au mépris de sa clientèle musulmane, choisit d’enfumer ses clients, c’est parce que l’un de ses partenaires, la SFVCH-mosquée de Paris (l’ACMIF-mosquée d’Évry pour Reghalal) n’emploie pas de contrôleurs dépêchés sur site, indépendants donc, mais aussi et surtout présents systématiquement lors de l’abattage jusqu’à la fin du processus de production. Avec les mosquées d’Évry et de Paris, il y a donc bien certification – chacune des mosquées certifient que les produits sont halal –, mais pas de contrôles permanents, systématiques et indépendants. Or, ni Reghalal ni Carrefour, ni même la SFCVH-mosquée de Paris et l’ACMIF-mosquée d’Evry ne veulent que cela se sache. Une prise de conscience collective, qui se traduirait par le refus d’acheter des produits n’ayant pas été contrôlé comme indiqué ci-dessus, aboutirait à la fin des produits prétendument halal de Carrefour, Reghalal, Fleury Michon, Oriental Viandes, Bigard, etc. et l’ensemble des clients des deux mosquées.

Les 150 imams envoyés par l’Algérie…

Mais revenons-en donc à la mosquée de Paris, dont l’institut est partenaire de la SFCVH (société française de contrôle de la viande halal). La SFCVH-mosquée de Paris, parlons-en justement. Cette société certifie à distance des milliers de tonnes de viande depuis ses bureaux en région parisienne : KFC, Doux, Herta et Quick jusqu’en 2012, mais encore Carrefour, Bigard, Fleury Michon et des dizaines d’autres sociétés. Vaste portefeuille pour une société qui compte seulement six personnes.

Six personnes pour certifier et contrôler autant de viande. Il n’en fallait pas moins pour intriguer le journaliste Feurat Alani qui dans son reportage diffusé sur Canal+ revient plusieurs fois à la charge pour que le représentant de la SFCVH-mosquée de Paris lui réponde à la question très simple : la SFCVH emploie-t-elle des contrôleurs ?

La réponse fut : « on peut dire qu’elle a 150 contrôleurs… » qui se révèlent être en réalité les 150 imams détachés dans des mosquées partout en France, et non dans des abattoirs, par l’Algérie et qui sont sous la tutelle de la mosquée de Paris. Le roi était nu. La scène, dévastatrice, est disponible sur Dailymotion : Les dessous du halal.

L’aveu de Dalil Boubakeur

Un après la diffusion du reportage, c’est au tour de Dalil Boubakeur de tenir des propos embarrassants lors du reportage réalisé pour le journal télévisé de France 2. Avant de donner la parole au recteur de la mosquée de Paris, la journaliste plante le décor et se rend notamment dans une boucherie musulmane.

Nous avons voulu savoir si les bouchers eux-mêmes étaient sûrs de la certification de la viande qu’ils vendaient. Après plusieurs refus d’interview, nous avons filmé en caméra cachée.

Voici ce que lui répond un employé de la boucherie : « Halal, mais c’est pas 100 % »

Boucherie halal Paris Vanobel

Puis la caméra suit un autre employé déplaçant un carton, comme on en voit souvent dans ces boucheries. Un carton contenant des poulets de la société belge Vanobel, qui inonde le marché français avec sa viande estampillée halal par la SFCVH-mosquée de Paris. 13 à 15 euros les 10 kilos de poulets. On comprend pourquoi ces poulets sont très répandus dans les foyers de travailleurs.

Boucherie halal Paris Vanobel

La voix off de la journaliste poursuit :

Les contrôles chez le détaillant, les mosquées n’en font pas. Elles ne font que délivrer la carte de sacrificateur dans les abattoirs et sont partenaires de certaines grandes marques industrielles dont elle valide le respect du rite halal. Pour le grand recteur de la mosquée de Paris, il est impossible de pouvoir tout contrôler. Il compte sur la vigilance des consommateurs.

Et patatras ! Alors que depuis des années la SFCVH n’a de cesse d’affirmer que des contrôleurs sont sur site lors des productions et qu’elle maîtrise pleinement le processus de contrôle de tous les produits qu’elle certifie, voilà que son partenaire explique à l’heure de la grand-messe du 20-heures, que le couple SFCVH-mosquée de Paris ne peut garantir que tous les produits certifiés par leurs soins sont vraiment halal.

« Nous ne pourrons jamais garantir ni par nos structures ni par nos mosquées ni par nos imams ni par nos sacrificateurs. Vous savez le bruit va très vite. Il y a par Internet toute une information de la communauté qui va désigner la brebis galeuse. »

Dalil Boubakeur, 19 juillet 2012, journal télévisé, France 2, Paris.

C’était donc vrai…

Abattage rituel : « la France défendra ce droit fondamental », affirme Stéphane Le Foll

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Couteau casher
Crédit News 21

Début février, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a reçu le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, le président du Consistoire, Joël Mergui et Bruno Fiszon, rabbin et conseiller en charge de l’abattage rituel.

Il fut question, comme on le devine, d’abattage rituel, pris en otage par la droite et l’extrême droite. Selon le site du Consistoire, Stéphane Le Foll a « adressé un message clair et ferme » en indiquant que : « la France, fidèle à ses engagements, défendra ce droit fondamental ».

Il faut saluer la vigilance des autorités juives qui manifestent régulièrement leur inquiétude et restent très attentives à la situation particulièrement délicate de l’abattage rituel. Face aux pressions des associations animalistes et, dans certains cas, islamophobes, « des représentants communautaires [...] se sont lancés dans un lobbying actif pour contrer les campagnes des défenseurs des animaux », indiquait le site juif Chiourim.org en décembre 2008.

Pendant la campagne électorale, les dérapages xénophobes et populistes contre l’abattage rituel mirent sérieusement en danger cette pratique. La situation fut si critique que le CRIF qui n’en manque pas une pour s’en prendre aux musulmans considéra nécessaire d’adopter une posture solidaire du halal. Tant que le muslim-bashing n’éclabousse pas, le CRIF le juge utile. Mais quand ça éclabousse

De même, les autorités juives n’hésitèrent pas à exiger un rendez-vous auprès de François Fillon après que ce dernier tint des propos de comptoirs. C’est ainsi que le rabbin et le président du Consistoire passèrent un savon au Premier ministre d’alors, François Fillon.

A contrario, le CFCM alla d’humiliations en humiliations. Plus humiliant encore, Dalil Boubakeur s’excusa et promit de réformer l’islam, donnant raison aux propos de café du commerce du Premier ministre.

En rencontrant le ministre de l’Agriculture, les représentants juifs voulurent obtenir l’assurance que l’abattage rituel sera protégé, comme ce fut le cas avec Michel Alliot-Marie, Bruno Le Maire ou encore Brice Hortefeux, et plus généralement sous Nicolas Sarkozy, qui a toujours protégé l’abattage rituel, sauf lorsqu’il se désavoua pendant la campagne présidentielle.

Agacée par les propos du ministre, l’organisation animalise OABA (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs) déclare dans un communiqué que Stéphane Le Foll « ferait mieux dans le contexte actuel de défendre le droit fondamental à la liberté de conscience et à l’information des consommateurs ». A l’instar de la fondation Bardot ou de la PMAF (Protection mondiale des animaux de ferme), l’OABA mise sur l’étiquetage, non pas tant pour informer le consommateur de ce qu’il y a dans son assiette que pour l’amener à ne pas acheter toute viande issue de l’abattage rituel.

Par crainte du bad buzz, la mosquée de Lyon fait condamner Asidcom

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Isla Délice Argml

Le 22 février dernier, nous faisions état sur Twitter de la condamnation, quatre jours plus tôt, de l’association de consommateurs Asidcom par le tribunal de grande instance de Grenoble (Isère) à la demande de l’organisme de certification et de contrôle halal de la grande mosquée de Lyon, l’ARGML (association rituelle de la grande mosquée de Lyon). Détails

L’objet de la discorde

C’est un article publié sur le site Internet de l’association de défense des consommateurs musulmans Asidcom qui est à l’origine de l’action en justice de l’ARGML-mosquée de Lyon. Intitulé « Les dessous de l’affaire Isla Délice AVS. Consommateurs, soyez responsables et exigeants ! Vos convictions religieuses ne sont pas une marchandise qui se discute », ce billet visait à faire toute la lumière sur « l’utilisation de méthodes d’étourdissement des animaux dans le sacrifice rituel pratiquées à l’insu des consommateurs musulmans malgré l’interdiction par les principaux conseils de savants ». Le ton était donné.

Pointant du doigt les trois mosquées habilitées à délivrer des cartes de sacrificateurs, qui ne sont « en aucun cas une garantie pour le halal », ASIDCOM fustige ces trois acteurs « incapables depuis les décrets d’habilitation des cartes d’assainir et de sécuriser le marché du halal. » Et de citer d’une part Bernard Godard, qui déclara à la journaliste Warda Mohamed que « les certifications de la mosquée de Paris et d’Evry ne sont pas sérieuses », d’autre part des instances musulmanes en France et à l’étranger, dont « certaines se positionnent clairement contre l’emploi de tous types d’étourdissement avant ou après la saignée ».

Puis l’article revient sur l’utilisation du choc après la saignée sur les dindes commercialisées par Isla Délice pendant son partenariat avec l’organisme de certification AVS, expliquant la rupture entre la société Zaphir et son certificateur d’alors par la décision de ce dernier de ne plus recourir à cette pratique. L’article se termine par un appel clair au boycott des produits certifiés par l’ARGML-mosquée de Lyon, l’ACMIF-mosquée d’Evry et la SFCVH-mosquée de Paris, suivi des trois logos de la SFCVH, l’ACMIF et de l’ARGML barrés d’une croix rouge. C’en était trop. L’appel au boycott et le logo barré déplurent fortement aux responsables de l’ARGML et notamment à Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon.

Ce que reproche la mosquée de Lyon à ASIDCOM

Dans l’ordonnance d’assignation, que nous vous avons pu consulter, les deux griefs contre ASIDCOM sont les suivants :

  • « La campagne de boycott engagée par l’association ASIDCOM » sur son site Web et hors Internet. Les internautes étaient appelés à imprimer l’article de la discorde et à le diffuser sous forme de tract.
  • « le logo barré d’une croix rouge »

L’ARGML-mosquée de Lyon, par la voie de son avocat, a choisi de citer la fin du billet, plus précisément les lignes ci-dessous, pour justifier l’assignation en justice.

« Amateurisme des principaux acteurs, ne mangeons plus de tels produits ! et organisons nous…

Devant l’amateurisme de ces acteurs qui ont été incapables soit d’assurer la traçabilité des produits soit de proposer des produits suivant le sacrifice rituel sans étourdissement, ASIDCOM appelle les consommateurs à boycotter leurs produits. »

Tout juste après, l’ordonnance souligne les « conséquences de cette campagne », non sans dramatiser.

Cette campagne a un impact sérieux et il incombe qu’il y soit mis fin au plus tôt.
En effet, les acteurs du monde alimentaire savent qu’il suffit de peu de choses pour décrédibiliser des marques et remettre en cause des processus de fabrication, pourtant incontestables.

Par ailleurs, chacun sait qu’il existe encore des abus dans la certification halal, et induire le doute sur la validité de la certification par un appel au boycott est de nature à produire des dommages irréversibles.

Ces dommages seraient en effet irréversibles, car l’ASIDCOM est dans l’incapacité de verser des dommages et intérêts compensatoires.

Ces quelques lignes sont loin d’être fondées et parfaitement discutables :

  • Il serait intéressant d’en savoir plus sur cet « impact sérieux », effectif et non simplement craint. Comment a-t-il été mesuré ? comment le vérifier ? à quoi correspond-il précisément ?
  • Le caractère incontestable des procédures de fabrication – en l’occurrence de l’électronarcose — sont particulièrement sinon contestés, à tout le moins vivement discutés, comme le reconnaît du reste sans mal l’ARGML ;
  • quant aux dommages irréversibles, on est là bien plus dans la dramatisation et l’emphase de la défense, tactique banale et effets de manche inhérents à toute plaidoirie.

Puis, considérant l’ASIDCOM « comme une petite association militante » dont la « recherche de la confusion est d’autant plus regrettable pour une association qui entend jouer les redresseurs de torts », l’ARGML, toujours dans cette ordonnance, cite l’arrêt de la Cour de cassation du 22 octobre 2002, n°00-18048, qui stipule que « le boycott constitue une action délibérée en vue d’évincer un opérateur du marché. »

La condamnation d’UFC-Que Choisir en 1989 par la Cour de cassation du fait d’un « appel sans nuance ni objectivité au boycottage » de la viande de veau vient alors appuyer le propos.

Les demandes au juge

Après avoir fait état des motifs de son assignation, l’ARGML-mosquée de Lyon a demandé au tribunal de grande instance de Grenoble de :

1- Ordonner le retrait du tract disponible sur le site de l’ASIDCOM sous astreinte de 1 000 euros par jour de retard à compter de la date de l’ordonnance à intervenir

2- Faire interdiction à l’ASIDCOM de faire usage de tout document appelant « à boycotter les produits de l’ARGML », sous astreinte de 1 000 euros par manquement constaté

3- Ordonner la publication de l’ordonnance à intervenir sur le site de l’association ASIDCOM, ainsi que sur quatre média d’audience nationale choisie par l’ARGML, aux frais avancés de l’association ASIDCOM

4- Condamner l’ASIDCOM à verser à l’ARGML 3 000 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile et de la condamner aux entiers dépens.

Ce qu’en disent les parties

- Position de l’ARGML-mosquée de Lyon

Contacté fin février par nos soins, le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a tenu à préciser qu’il reste non seulement « très attaché à la liberté d’expression », mais encore ouvert « aux critiques qui « concourent à [s']améliorer » ; ce que, soit dit en passant, nous confirmons. Il nous est en effet arrivé d’échanger plusieurs fois avec M. Kabtane lors de discussions franches. Les désaccords, aussi tranchés soient-ils, ne rendent pas le dialogue impossible. Le débat sur le recours à l’électronarcose lors de l’abattage rituel en milieu industriel ne fait pas exception.

Habitués aux « vifs débats » autour de la question halal, Kamel Kabtane tient à souligner qu’il accepte « pleinement la part de la critique » des actions et des conceptions de l’ARGML. Mais dans cette affaire qui l’oppose à l’association ASIDCOM, le recteur considère que les limites de la critique ont été franchies : « Je distingue la libre critique de l’appel au boycott lancé par une association de consommateurs. » Et d’insister : « Je pense que la critique a ses limites : le respect de la dignité des autres. »

Le « ton inadéquat » d’Asidcom, différent du « débat honorable et d’ordre général », a motivé la réaction de l’ARGML. Mais plus encore, c’est la crainte du bad buzz qui a amené Kamel Kabtane à traduire l’association devant le tribunal.

Avec cet « appel sans nuance ni objectivité au boycottage » par une campagne « engagée brutalement et sans discernement », « ce qui constitue une faute au sens de l’article 1 382 du Code civil », précise l’ordonnance, il ne s’agissait plus « d’exprimer une opinion », mais d’agir de « manière à éliminer un acteur économique ».

L’affaire des knackis Herta halal contrôlées positives au porc est passée par-là.

- Position de l’association ASIDCOM

De son côté, l’ASIDCOM se dit stupéfaite. Contactée par nos soins, Hanen Rezgui, présidente de l’association, nous indiqua le 28 février dernier « n’avoir reçu aucune demande par écrit de la part de l’ARGML » ; ce qui explique que l’association « n’a pris connaissance de la procédure judiciaire qu’après le jugement ».

Décidée à « faire valoir devant le juge les arguments de l’association, ceux des consommateurs musulmans », Mme Rezgui fera appel. « Ce sera l’occasion, dit-elle, d’initier un grand débat sur la question de la certification halal en général et de l’électronarcose en particulier. »

S’agissant de la procédure en elle-même, une procédure civile de référé, si Kamel Kabtane indique l’avoir lancée, c’est pour faire retirer très vite l’article incriminé et non pour faire condamner ASIDCOM. « Nous avons fait signifier l’ordonnance, mais ASIDCOM n’a pas pris contact, et n’a pas retiré l’appel au boycott », déclare le recteur, qui craignait que la campagne devienne « immaîtrisable, car elle [pouvait] s’enflammer ». Devant le juge, « une solution amiable aurait pu être trouvée car nous étions au civil », déplore-t-il.

Combative et confiante, Hanen Rezgui confirme n’avoir pas été présente à l’audience. Pour une raison simple : l’assignation ne lui est jamais parvenue, précise-t-elle.

En attendant le procès en appel, l’association ASIDCOM déclare avoir « besoin du soutien moral et matériel des consommateurs musulmans ». Elle invite à cet effet chacun à adhérer « par courrier ou en ligne » et rappelle la possibilité de faire « un don par voie postale ou en ligne » en passant par son site Web : http://www.asidcom.org.

L’ARGML-mosquée de Lyon aurait-elle vraiment dû attaquer ASIDCOM ?

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L'ARGML-mosquée de Lyon aurait-elle vraiment dû attaquer ASIDCOM ?
Commentaire sur Twitter, 22 février 2013

L’ARGML, association de certification de la mosquée de Lyon, a assigné devant le tribunal de grande instance de Grenoble ASIDCOM, association de défense des consommateurs ASIDCOM. Seule au front, quand ses partenaires industriels choisissent le silence à l’exposition, elle a tenu à cette occasion, selon nous, le mauvais rôle.

Après cette décision de justice, chacun est en droit de se poser la question de savoir si l’ARGML devait vraiment choisir la voie des tribunaux. Rien n’est moins certain. Remporter une bataille judiciaire pour ruiner son crédit auprès des consommateurs est en effet bien fâcheux. Voyons cela en détails.

Gagner un procès, dégrader son image

ASIDCOM, la « petite association militante », pour reprendre les termes choisis par l’avocat de l’organisme de certification, jouit d’une relative sympathie auprès des consommateurs musulmans.

En l’assignant en justice, l’ARGML risque de s’aliéner ces derniers, particulièrement remontés contre les margoulins du halal. Elle perdrait alors tout le bénéfice acquis suite à la diffusion sur Canal+ du fameux reportage du journaliste Feurat Alani, où elle apparaissait sous son meilleur jour, gagnant ainsi un crédit considérable.

Cette action en justice pourrait entacher sa réputation. Il en fallait bien moins pour que l’ARGML soit considérée du côté des industriels, dont on sait l’intérêt et la duplicité avec laquelle ils s’intéressent au portefeuille des musulmans. Sans parler de cette sympathie immédiate que nous avons en France pour les batailles du pot de terre contre le pot de fer.

Ajoutons que le procès qui a opposé les deux parties est un référé, dont l’intérêt principal est de mettre fin rapidement à un trouble qui porte atteinte au plaignant. Pour autant, ce n’est pas un procès sur le fond. Si, quand le litige semble manifeste, le verdict est le plus souvent favorable à la partie qui assigne en justice la partie adverse, c’est dans un procès en appel que l’affaire est véritablement étudiée.

Un jugement qui en appelle un autre

Et pour cause : s’agissant de l’affaire qui nous intéresse aujourd’hui, l’ordonnance date du 15 janvier pour un procès prévu… trois jours plus tard, le 18 janvier. L’ARGML tenait à éviter que se propage un incendie… qui n’eut pas lieu et n’aurait vraisemblablement pas eu lieu, même en l’absence de condamnation.

Le procès en appel voulu par ASIDCOM sera peut-être l’occasion de dépasser le différend avec l’ARGML-mosquée de Lyon pour mettre un coup de pied dans la fourmilière, un procès du halalgate. L’action en justice voulue par l’ARGML prendrait une tournée particulièrement intéressante, autrement plus profitable qu’une discussion sur la nature de l’article d’ASIDCOM.

Cette fois, la panique qui prendra les industriels de la viande sera bien plus grande que celle de l’été 2011 quand ces derniers craignant une mise au jour du scandale… avouèrent faire du halal par-dessus la jambe. Or, après cette condamnation, la présidente d’ASIDCOM, Hanen Rezgui, est bien déterminée à porter le débat du halalgate sur la place publique. Le scandale du faux halal n’a pas fini de faire parler de lui.

Lire : Halalgate : les industriels de la viande paniquent… et avouent.

Rester du côté des consommateur

Depuis plusieurs années, l’ARGML tient un discours tout axé sur le respect du consommateur. Kamel Kabtane, pragmatique, a compris que s’il est un allié dont il faut gagner la sympathie, c’est bien le consommateur. Dans chacune de ses prises de position sur la question halal, le recteur de la mosquée de Lyon ne manque jamais de signifier, quand il ne l’affirme pas tout de go, être aux côtés des consommateurs.

Rappelons-nous la newsletter envoyée en janvier 2011 à des milliers d’internautes musulmans. L’ARGML était inquiète, à tort ou à raison. Elle cherche alors à renforcer sa position. Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre 1) pourquoi l’ARGML-mosquée lançait cet appel solennel aux consommateurs musulmans, 2) contre quel autre organisme de certification cette action était menée.

Lire Halal : la mosquée de Lyon passe à l’offensive.

L’article d’ASIDCOM était certes critique, peut-être excessif en certains points. Pour autant, même si l’appel au boycott était manifeste, tout laisse à penser qu’il n’aurait pas eu les effets tant redoutés par l’ARGML. Le recours aux tribunaux aurait dû être évité. L’ASIDCOM et l’ARGML se connaissent, ont travaillé ensemble et seront certainement amenés à travailler de nouveau ensemble à l’avenir.

Malgré les écueils, qui ne sont pas infranchissables, c’est le dialogue qui doit primer. Ce type d’actions ne profitent pas à ceux qui veulent assainir le marché du halal. Aussi légitimes et fondés que puissent être l’agacement et la crainte de l’ARGML, il aurait fallu éviter la voie judiciaire. Porter plainte contre une association de défense des consommateurs, quand dans le même temps des industriels et des certificateurs fraudent au vu et au su de tous, porter plainte contre ses coreligionnaires, n’est pas des plus heureux.

Un procès, à l’insu de son plein gré ?

Et s’il ne s’agissait que d’un coup de bluff qui a mal tourné ? Le recteur de la mosquée de Lyon a dans un premier temps cherché la voie amiable, d’abord en téléphonant à la présidente d’ASIDCOM, puis en recourant à trois reprises à un huissier pour mettre en demeure l’association de défense des consommateurs. Si le but était avant tout de faire condamner ASIDCOM, l’ARGML n’aurait pas multiplier les voies de recours.

Considérant que l’ASIDCOM avait choisi la politique de l’autruche, l’ARGML a peut-être été prise à son propre jeu. La crainte d’un bad buzz qui ruinerait sa réputation sur le marché du halal, comme c’est le cas aujourd’hui pour Herta, filiale de Nestlé, le volailler Doux ou encore KFC qui, sentant le vent tourner, a préféré mettre un terme à son prétendu halal, a dû grandement jouer dans ce qui a pu être une action précipitée.

Le contexte actuel n’est ni en faveur des industriels ni en faveur des organismes de certification, qui ont bien plus à perdre dans des procès intentés contre des consommateurs et/ou des associations les défendant. Ajoutons que depuis plusieurs semaines, l’ARGML-mosquée de Lyon a entamé une communication auprès des professionnels qui pourrait la fragiliser plus encore. Bouchers et autres restaurateurs ont en effet eu la surprise de recevoir, parfois plusieurs fois, un communiqué dénonçant des attaques fallacieuses et calomnieuses contre l’organisme lyonnais. C’est là une belle maladresse : en voulant prévenir une crise qui n’est pas là, on allume une mèche qu’on a soit même confectionné.

Une assignation bien rapide

Les arguments avancés contre l’article d’ASIDCOM sont discutables, quand ils ne sont pas tout bonnement très fragiles. L’argument avancé selon lequel ledit article a eu un « impact sérieux » quelques jours à peine après sa publication laisse songeur. Là encore, il n’est pas certain que l’ARGML réussisse à convaincre un nouveau juge. On s’étonnera par ailleurs du recours, dans l’ordonnance d’assignation, à la référence tendancieuse à « l’agrément ministériel pour l’habilitation des sacrificateurs » pour justifier le sérieux de la certification et du contrôle. On a du mal à penser qu’à l’instar de Carrefour ou de Reghalal, l’ARGML veuille profiter de cette confusion pour tirer son épingle du jeu.

Matières fécales dans des tartes : chez IKEA, mais pas que ?

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almondy ikea
Capture d’écran du site de Libération

Début mars, après la viande de cheval dans des produits censés ne contenir que du bœuf, la presse faisait état d’une nouvelle découverte cette fois dans des desserts ».

Plus précisément dans des tartes vendues chez le géant du meuble de maison, IKEA. Ces tartes, les clients de fast-food les connaissent bien. Très bien même, puisque ces tartes, de la marque Almondy, sont vendus dans de très nombreux restaurants estampillés halal. C’est même un must, avec les donuts et le tiramisu (sans alcool).

Voici une capture d’écran de Google Images, pour celles et ceux qui ne voient toujours pas de quel dessert nous parlons :

almondy caca

La matière trouvée dans ces tartes par les douanes de la ville de Shangaï lors d’un contrôle en novembre 2012 était de nature fécale. Pour être plus précis, il a été détecté un « niveau excessif de bactéries coliformes » dans certains gâteaux – on peut s’interroger sur le sens et l’usage de l’adjectif « excessif » dans ces précisions…

En clair, on a trouvé des traces de caca en trop grand nombre dans des tartes Almondy ; ce qui surprit le fabricant qui le 5 mars indiquait sur son site s’apprêter contacter les autorités chinoises pour en savoir plus. Un mot allant en ce sens a du reste était laissé sur la page Facebook d’Almondy le 6 mars.

almondy

Trois jours après Libération, Le Monde évoque la possible contamination, toujours avec une certaine prudence.

ikea almondy caca

Entre temps, IKEA a fait retirer toutes les tartes suspectes de l’ensemble de ses magasins dans 23 pays.

En France, la DGCCRF précise dans un communiqué de presse « qu’IKEA France a indiqué à ses services que deux lots de tartes au chocolat et aux éclats de caramel ayant présenté des problèmes d’hygiène ont été commercialisés en France ».

En Suisse, dans un communiqué de presse publié le 11 mars, IKEA revient sur de précédentes déclarations selon lesquels les magasins de la confédération helvétique n’ont pas « reçu de tartes portant cette date de péremption ».

Après des « recherches complémentaires effectuées ultérieurement », IKEA Suisse a découvert que « 720 tartes portant la date de péremption incriminée – susceptibles de contenir des bactéries – ont été vendues dans les restaurants IKEA suisses il y a six mois ». Des clients d’IKEA ont donc bien consommé des tartes contenant des matières fécales. C’est là une certitude.

Or, les tartes Almondy ne sont pas vendues uniquement chez IKEA. Elles sont en effet très appréciées par les fast-food halal ; si bien que début mars, lorsqu’il apprit la nouvelle, un restaurateur musulman eut ces mots : « Dire que y a en a dans tous les fast-food « halal ». » Reste à savoir si ces tartes sont concernées ou non. Il faudrait peut-être alerter la DGCCRF afin qu’elle diligente une enquête.

Contaminées ou non, cette nouvelle affaire doit amener chacun d’entre nous à se poser des questions sur ce qu’il y a dans son assiette. Les consommateurs doivent reprendre le pouvoir et cesser de faire confiance aveuglément aux industriels, tous les industriels.

Terminons ce billet en publiant les dernières lignes du communiqué d’IKEA suisse. Ouvrez bien les yeux, réalisé sans trucage :

A aucun moment nous n’avons reçu de réclamation de la part de la clientèle. Il n’y a pas et il n’y a jamais eu de risque sanitaire lié à la consommation de ces produits.

Le communiqué de presse en image.

IKEA - Matières fécales dans des tartes
IKEA suisse

« Pour tout complément d’information, veuillez contacter:
Virginia Bertschinger, PR Manager IKEA Switzerland
Tél. 058 853 36 55, e-mail virginia.bertschinger@ikea.com Mobile 0794644590″

Si vous décidez quelques précisions notamment à propos de cette phrase lolesque, n’hésitez pas à nous faire part de la réponse que vous recevrez en retour.
N’hésitez pas à nous faire part de la réponse d’IKEA Suisse


Electronarcose : 90 % de la volaille dite « halal » est assommée

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Dans un tract mis à disposition dans une boucherie d’Ile-de-France – et sûrement dans l’ensemble des boucheries partenaires –, l’organisme de contrôle et de certification halal, AVS (A votre service) interpelle les consommateurs au sujet des nouvelles dispositions légales, entrées en vigueur le 1er janvier 2013, qui encadrent l’abattage rituel.

Au verso de ce tract intitulé « Garantir le halal ou pas ? A vous de choisir », AVS livre quelques chiffres que nous partageons avec vous.

Sur plus d’un million de tonnes de volailles dites « halal » et abattues en 2008 en France, seules 55 081 tonnes de volailles étaient halal sans assommage. Ce qui signifie que plus de 90 % des volailles marquées halal étaient abattues avec assommage contre l’avis des savants musulmans. Nous pensons que ce chiffre a considérablement augmentée avec les nouvelles lois.

L’association ASIDCOM n’a pas fait appel de sa condamnation

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En février dernier, l’ARGML, l’organisme certificateur de la grande mosquée de Lyon, faisait condamner l’association de consommateurs ASIDCOM.

Dans un article publié sur son site Internet, ASIDCOM mettait en cause la certification de l’ARGML, qui accepte le recours à l’électronarcose, une technique qui consiste à rendre inconsciente la bête, mais qui tue. ASIDCOM reprochait à l’ARGML « l’utilisation de méthodes d’étourdissement des animaux dans le sacrifice rituel pratiquées à l’insu des consommateurs musulmans malgré l’interdiction par les principaux conseils de savants ».

Les deux griefs, qui ont motivé le recours à la voie judiciaire, sont selon l’ordonnance d’assignation :

- « La campagne de boycott engagée par l’association ASIDCOM » sur son site Web et hors Internet. Les internautes étaient appelés à imprimer l’article de la discorde et à le diffuser sous forme de tract.
- « le logo barré d’une croix rouge »

Selon l’ARGML-mosquée de Lyon, l’objectif n’était pas de faire condamner ASIDCOM, mais de la contraindre à retirer l’article incriminé.

Lire :
- Par crainte du bad buzz, la mosquée de Lyon fait condamner Asidcom

- L’ARGML-mosquée de Lyon aurait-elle vraiment dû attaquer ASIDCOM ?

Si initialement il était prévu que ASIDCOM fasse appel, l’association de consommateurs a finalement renoncé à permettre un second procès.

C’est le second procès intenté par un organisme de certification halal. En 2011, la SFCVH-mosquée de Paris faisait condamner le blog Debat-halal, suite à l’affaire des knackis Herta halal contrôlés positives au porc.

Faux halal : le Maroc mettra-t-il fin au scandale Doux ?

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doux maroc

Vendredi dernier, nous publions un article sur les poulets abusivement estampillés halal par le volailler Doux et vendus dans plusieurs pays musulmans, dont le Maroc.

Lire : Doux vend toujours ses poulets non halal sous label halal au Maroc

Ce n’est pas le premier article sur le sujet, que nous avons décidé de traiter en 2008 suite aux nombreux courriels que nous recevions à propos du halal vendu chez les restaurants KFC.

Le 4 février 2008 nous publiions un article – KFC, halal ou non halal ? Pas halal » – qui aura des conséquences insoupçonnées, puisqu’il servira de trame à un reportage dont la diffusion un dimanche soir sur M6 sera finalement annulée par la chaîne suite aux pressions du géant américain McDonald’s.

Réalisé par la société de production Tony Comitti, le reportage dévoilait l’arrière-boutique d’un restaurant McDonald’s. Censuré par M6, il sera mis en ligne sur le site Telerama.fr. Depuis, la séquence consacré aux poulets frauduleusement estampillés halal par Doux et vendus en toute impunité jusqu’à octobre 2012 chez KFC a été des centaines de milliers de fois.

KFC sentant le vent tourné n’affirme plus vendre du poulet halal depuis octobre 2012, date à laquelle la fraude a cessé dans cette chaîne de restauration rapide. A contrario, les poulets congelés Doux abusivement estampillés halal continuent d’inonder de nombreux pays musulmans, dont l’Egypte, le Yemen, l’Arabie saoudite et donc le Maroc.

Les poulets frauduleusement estampillés halal de la marque Doux au Maroc, ce n’est là aussi pas nouveau. Mais cette fois, ils ne passent pas. La semaine dernière, plusieurs sites Internet marocains ou s’adressant à des Marocains ont consacré un article à cette affaire où des millions de Marocains sont trompés.

le mag doux halal maroc

Yabiladi, l’un des sites de référence des MRE (Marocains résidant à l’étranger, a décidé d’en savoir plus auprès de Doux, auprès de deux enseignes de grande distribution au Maroc, Asswak Assalam et Acima et auprès de l’ONSSA. Impossible d’obtenir une réponse.

Pour en savoir plus, nous avons contacté la direction de Doux ce vendredi, mais pas moyen d’obtenir une réponse immédiate. Notre interlocuteur promet de nous répondre prochainement. Impossible d’avoir également les directions d’Asswak Assalam et Acima. Pareil pour l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) chargé de contrôler les produits entrant sur le marché chérifien. Néanmoins, L’ONSSA a saisi, en mars dernier, 1,6 tonne de plats surgelés de la marque Findus estampillés halal alors qu’ils contenaient de la viande chevaline.

Maroc : Les faux poulets halal du groupe Doux vendu à Aswak Assalam et Acima

Autre site à évoquer le problème, le site LeMag.ma.

le mag doux halal maroc

Citons par ailleurs Dimabladna.ma.

Faux halal : le Maroc mettra-t-il fin au scandale Doux  ?

Et enfin le site Biladi.ma qui pose la question suivante : Alimentation : pourquoi personne ne veut voir le scandale des volailles non halal ?

Biladi poulet doux

Est-ce là le début d’une prise de conscience qui gagnerait à se généraliser ? Sûrement, à condition que les citoyens et consommateurs marocains maintiennent la pression jusqu’à ce que les autorités marocaines s’emparent de l’une des plus grandes fraudes au halal qui dure malheureusement des décennies.

Al-Farooj : après l’Europe, l’Afrique

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al-farooj Libye
Al-Farooj est en Libye depuis 2011

« Je vous mentirais si je vous disais que nous ne nous intéressons pas en Afrique. L’Afrique est en plein boum. Nous savons qu’ils accordent une grande part à l’agriculture et que de nombreux développements sont en cours. Je parle bien de l’Afrique, je parle bien de toute l’Afrique et non uniquement de l’Afrique du Sud. »

C’est en ces termes que Saleh Abdullah Lootah, directeur général d’Al Islami Foods, une entreprise appartenant au conglomérat Lootah, évoqua l’Afrique lors d’une interview avec une journaliste du site How We made it in Africa.

En France depuis le dernier trimestre 2012, Al-Farooj est aussi en Lybie depuis deux ans. Premier pays du continent africain à accueillir la franchise dubaïote, la Libye est un franc succès, à la grande surprise d’Al islami Foods qui ne s’attendait pas à ce que ce premier restaurant démarre sur les chapeaux de roue.

En discussion avec plusieurs entreprises de Djibouti, d’Ethiopie et d’Afrique du Sud, Saleh Abdullah Lootah envisage d’investir tant dans l’agriculture que dans l’industrie agro-alimentaire en nouant des partenariats avec des entreprises locales.

Persuadé que le marché du halal va se développer dans les années à venir en Afrique, le PDG du groupe Al-Islami Foods est néanmoins conscient des difficultés qu’il va falloir surmonter tant du fait de l’instabilité politique de nombreuses régions d’Afrique que de la réalité des infrastructures de transports qui demeurent un vrai problème en Afrique.

Rosaparks se dévoile

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Pendant plusieurs semaines, le projet Rosaparks se racontait sur le blog éponyme. Un teasing maitrîsé avec brio tenait en haleine ceux qui suivaient l’aventure. Depuis hier, Rosaparks n’est plus seulement un teasing et des billets sur un blog. Rosaparks s’est dévoilé.

Cliquez sur l’image suivante pour découvrir le concept.

rosaparks

Rosaparks see trouve dans la ville de Troyes, dans l’Aube. Et sur Twitter : https://twitter.com/Rosaparksfr

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